lundi 2 janvier 2012

Les Acacias




Premier long métrage de l’Argentin Pablo Giorgelli, par ailleurs monteur, Les Acacias se profile comme un road movie intimiste. L’histoire, simple, est celle d’un camionneur (German De Silva) qui emmène une femme (Hebe Duarte) et son bébé dans la capitale argentine.
Une route du Paraguay sert de décor à leur rencontre. Toute l’action de ce film d’auteur nous fait pénétrer dans ce camion coloré et pimpant, avalant goulûment, entre bitume et pampa, les 1 500 kilomètres séparant Asunción de Buenos Aires. L’homme et la femme, plus pudiques que rudes d’esprit, parlent peu. La mise en scène de Giorgelli met en valeur tous les petits riens de ce court voyage réunissant ces deux inconnus : quelques mots échangés en guarani (langue de la femme), l’endormissement du bébé sur la banquette, un repas pris sur une aire de pique-nique ou encore la rencontre d’un chien près d’un lac

German De Silva et Hebe Duarte
Les Acacias

De rares dialogues nous éclairent sur la solitude de ces deux êtres, sans doute paumés, enracinés dans leurs problèmes familiaux, juste chuchotés, comme une vague politesse, sous le continuel grincement de roues du camion. Cette solitude, souffrance opaque et silencieuse, inonde le film, offrant la surprise d’un style naturel sans pathos. « Les Acacias parle de ma douleur face à la perte, de la solitude éprouvée, du besoin de me sentir protégé par quelqu’un », confie le cinéaste argentin. Subtilement, Giorgelli plonge cette langueur dans des ciels flamboyants  et des paysages  brûlés par le soleil, entrevus dans le camion par l’énigmatique duo. Les Acacias, qui a obtenu la Caméra d’Or 2011 au festival de Cannes, surprend et séduit par un style sobre, son ton juste et par  le jeu naturel de ses acteurs.


German De Silva et Nayra Calle Maman
Les Acacias


durée : 1 h 25

Les Acacias, un film de Pablo Giorgelli, avec German De Silva, Hebe Duarte, Nayra Calle Mamani

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