Aux côtés de Burna Boy, Davido, Omah Lay ou Wizkid Joeboy fait partie des artistes nigérians qui comptent sur la scène afrobeat. Ambassadeur d'une musique raffinée et simple aux accents dansants et voyageurs le chanteur originaire de Lagos s'était fait remarquer dès son premier opus, Somewhere Between Beauty & Magic (2021). Tenant la promesse de son séduisant titre éponyme, l'album offrait à entendre une synthèse élégante entre électro-pop européenne et afrobeat. Chanteur et auteur-compositeur inspiré, Joeboy - dans ce troisième opus - renoue sur 13 titres avec ses mélodies accrocheuses et délicatement rythmées tout en signant pour la première fois sur son propre label, Young Legend. Le Nigérian y promène son timbre chatoyant sur des rythmes soul et salsa ( « Innocent »). Parfois, ça rappelle la Motown comme sur « Sinner » où sa voix de crooner à la Marvin Gaye slalome entre discrètes percussions tribales et parties chatoyantes de guitare.
Sur Viva lavida Joeboy y chante ses thèmes favoris : l'amour ( « Taxi Driver »), la spiritualité ( « Hey father »), la solitude (« Streets are lonely »). Sur ce dernier titre une touche Celtic vient accompagner un afrobeat aussi incisif que mélancolique. Un morceau comme « Smh » se profile emblématique de l'ensemble de Viva lavida avec un mélodique et entêtant crescendo flûte/percussions et des choeurs légers, comme peut l'être « Magdalene », titre aux orchestrations fines s'étirant paresseusement entre prog folk et zouk. L'on signalera aussi la ballade « Adenuga », interprétée en duo avec la Brésilienne Elana Dara ainsi que « I''ll be okay », chanson flottante enrobée de nombreuses vocalises, d'envolées légères de synthés et de cuivres furtifs. Au final, l'on recommandera ce disque à la fois introspectif et pimpant dans lequel Joeboy assaisonne avec délicatesse ses états d'âme sous les rythmes tropicaux et intemporels de l'afrobeat.
Joeboy, Viva lavida, Warner / Warner Music Africa, label Young Legend, 2025
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire