lundi 13 septembre 2021

Expo Georgia O'Keeffe

Georgia O'Keeffe

Insolite, poétique et proche de l'abstraction l'oeuvre de Georgia O'Keeffe (1887-1986) intrigue, voire fascine. Le Centre Pompidou consacre une minutieuse rétrospective à cette figure majeure de la mythologie picturale américaine du XXe siècle. Avec leur fameuse touche surréaliste les gros plans de fleurs sensuels et stylisés ont valu à leur créatrice - morte à près de 100 ans - une reconnaissance mondiale. L'expo du Centre Pompidou nous fait découvrir toutes les facettes de cette artiste résolument avant-gardiste, qui était autant inspirée par un coquillage mort que par un bout de bois ou les os blanchis d'un bovin.

Series I White & Blue Flower Shapes, 1919 Huile sur panneau,50,5 × 40 cm Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe Don de la Georgia O’Keeffe Foundation Photo © Tim Nighswander/Imaging4Art © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021

En observant les tableaux de O'Keeffe l'on est frappés d'abord par l'importance dans l'oeuvre de ce monde végétal. Une fascination mystique pour la nature que Georgia O'Keeffe décrivait ainsi : « J’ai toujours cueilli des fleurs partout où je les ai trouvées, j’ai ramassé des coquillages, des pierres et des morceaux de bois qui me plaisaient… De même, lorsque j’ai trouvé des beaux os blancs dans le désert, je les ai ramassés et ramenés à la maison… J’ai peint ces objets pour exprimer ce qu’ils signifient pour moi : l’immensité et le miracle du monde dans lequel je vis. » Au début du parcours l'on découvrira d'ailleurs les oeuvres du photographe Alfred Stieglitz, qu'elle épousa en 1924 et dont les gros plans de végétaux inspirèrent O'Keeffe. 

Red, Yellow and Black Streak, 1924 Huile sur toile, 101,3 × 81,3 cm
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de la Georgia O’Keeffe Foundation, 1995 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP 
© Centre Pompidou, MNAM-CCI

Des premiers vertiges « cosmiques » que lui inspire l’immensité des plaines texanes en 1910, aux métropoles et aux paysages ruraux de l’État de New York des années 1920-1930, jusqu’au Nouveau Mexique, où elle s’établit définitivement après la Seconde Guerre mondiale, le parcours chronologique de l'expo nous montre la grande variété des sources d'inspiration de cette femme, qui.dans les années 1920 -1940 fut aussi l'une des artistes américaines les plus photographiées de l'histoire. Légende vivante (dès les années 1920), Georgia O’Keeffe, outre le caractère très innovant de ses tableaux, a aussi frappé ses contemporains  par son esprit indépendant, son rôle pour l’émancipation des femmes et sa nudité décomplexée, affichée dans les photos de Stieglitz.

East River from the Shelton Hotel, 1928 Huile sur toile, 30,5 × 81,3 cm
The Metropolitan Museum of Art, New York. Alfred Stieglitz Collection.
Leg de Georgia O’Keeffe, 1986 
Photo © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA
© The Metropolitan Museum of Art, New York

Des gratte-ciels futuristes et monumentaux sous des ciels étoilés - ceux qu'elle entrevoyait à New York depuis les fenêtres du Shelton Hotel -  à ses oeuvres stylisées et orientées vers l'abstraction comme celles inspirées par les fenêtres des avions, l'oeuvre de Georgia O'Keeffe tranche par sa séduisante ambivalence de climats. A la fois méticuleuse et flottante, organique et urbaine, elle provoque un étonnant effet pictural. Non sans humour l'artiste confia un jour à un journaliste : « Je déteste les fleurs - je les peins uniquement parce qu'elles sont moins chères que des mannequins et qu'elles ne bougent pas ! »

Expo Georgia O'Keeffe
Centre Pompidou
Galerie 2, niveau 6
horaires : tous les jours de 11 h à 21 h (sauf le mardi)

jusqu'au 6 décembre 2021












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