Cet intéressant ouvrage propose une lecture critique de la production littéraire irlandaise contemporaine dans ses rapports avec l'espace et l'environnement. Il explique comment l'infléchissement du modèle de développement économique à partir de 2001, qui faisait la part belle à la spéculation immobilière et qui a constitué une cause majeure de la crise de 2008, a conduit à un effondrement brutal du récit national d'émancipation post-coloniale.
L'atmosphère de fin de l'histoire qui a accompagné la chute du Tigre Celtique s'est révélée propice à un recentrage des préoccupations culturelles irlandaises autour de questions plus spécifiquement spatiales et environnementales, l'étendue des dommages sociaux et environnementaux infligés par la croissance étant devenue particulièrement visible pendant la crise. En mobilisant les outils théoriques de la géocritique, de l'écocritique et des nouvelles philosophies matérialistes, cet ouvrage, qui mêle des études d'auteurs à la réputation fermement établie (Seamus Heaney, Dermot Bolger, Ciaran Carson) à celles de voix émergées plus récemment (Donal Ryan, Claire Kilroy, Garrett Carr), montre que le roman et la poésie contemporains ne saurait être considérée comme un simple reflet du contexte.
Dans la période qui suit la fin du Tigre Celtique (mais également, au Nord, la fin officielle du récit destructeur mais structurant des Troubles), les rapports de coconstruction entre le monde et le texte deviennent particulièrement apparents. La forme littéraire elle-même est susceptible d'être mise en crise à cette occasion, ce qui permet au texte d'expérimenter de nouvelles manières de faire partie du monde et d'y inclure ses lecteurs.
Ce faisant, la littérature irlandaise de ce début de XXIe siècle jette les bases d'un nouveau récit collectif pour l'après-crise.
L'atmosphère de fin de l'histoire qui a accompagné la chute du Tigre Celtique s'est révélée propice à un recentrage des préoccupations culturelles irlandaises autour de questions plus spécifiquement spatiales et environnementales, l'étendue des dommages sociaux et environnementaux infligés par la croissance étant devenue particulièrement visible pendant la crise. En mobilisant les outils théoriques de la géocritique, de l'écocritique et des nouvelles philosophies matérialistes, cet ouvrage, qui mêle des études d'auteurs à la réputation fermement établie (Seamus Heaney, Dermot Bolger, Ciaran Carson) à celles de voix émergées plus récemment (Donal Ryan, Claire Kilroy, Garrett Carr), montre que le roman et la poésie contemporains ne saurait être considérée comme un simple reflet du contexte.
Dans la période qui suit la fin du Tigre Celtique (mais également, au Nord, la fin officielle du récit destructeur mais structurant des Troubles), les rapports de coconstruction entre le monde et le texte deviennent particulièrement apparents. La forme littéraire elle-même est susceptible d'être mise en crise à cette occasion, ce qui permet au texte d'expérimenter de nouvelles manières de faire partie du monde et d'y inclure ses lecteurs.
Ce faisant, la littérature irlandaise de ce début de XXIe siècle jette les bases d'un nouveau récit collectif pour l'après-crise.
Catherine Conan*, La littérature irlandaise au XXIe siècle - Matière, espace, environnement, grand format, broché, éditions PU Rennes, collection « Univers anglophones », 274 pages, 2021
Domaines : Langues et civilisations / Etudes irlandaises/Littérature XXIe siècle
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