lundi 12 avril 2021

Steve McCurry Inédit - Les histoires à l'origine des photographies



Véritable hommage aux lieux visités, aux choses vues et aux personnages rencontrés par le célèbre photographe américain l'ouvrage Steve McCurry Inédit - Les histoires à l'origine des photographies plonge au coeur même de ses archives. Depuis près de 40 ans, en véritable baroudeur de l'info photographique, Steve McCurry (né en 1950) dans des reportages saisissants nous interpelle sur les guerres et les problèmes des minorités.

Hazaradjat, Afghanistan, 2007

Entre 1979 et 1982 ses images de combattants Moudjahines et de la guerre civile en Afghanistan lui ont valu une réputation internationale. Plus qu'informatives - ce qui serait peut être réducteur pour qualifier son travail de photo-journaliste ! - ses vues d'Afghanistan dégagent une impression globale d'empathie entre le photographe et ses sujets. Au-delà de cette ambiguïté l'on pourra difficilement reprocher à Steve McCurry de privilégier comme thème, pour ses sujets, les peuples discriminés.

Dromadaires en détresse dont la silhouette se détache sur le ciel embrasé,
 champs pétrolifères d'al-Ahmadi, Koweït, 1991

Dans le même pays mais un peu plus tard, entre 2006 et 2007, l'Américain alertait par ses photos l'opinion publique sur le sort des Hazaras, considérés comme des hérétiques par la majorité sunnite de leur pays et ayant un statut social proche des Dalit, les intouchables d'Inde. Dans Steve McCurry Inédit l'on trouvera 14 reportages réalisés dans le monde entier tout au long de sa carrière. Ils sont illustrés de notes, de photographies et de documents inédits, conservés par McCurry au fil de ses voyages, ainsi que près de 120 superbes planches photographiques en couleur de ses oeuvres les plus significatives.

Femmes ramassant du trèfle à Wadi Hadhramaut, près de Shibam, Yémen, 1999

Les thématiques sont diversifiées : le réseau ferroviaire indien (1983), les évènements du 11 septembr(2001), les temples d'Angkor (1999-2009) ou encore les conséquences environnementales de lguerreduGolfe (1991). McCurry est aussi un photographe de l'individu. « La plupart de mes photos se fondent sur les gens ». « Je cherche le moment inattendu, où l’âme émerge et l’expérience apparaissent sur le visage », confia un jour McCurry. L'on songe alors à sa photo la plus connue, Afghan Girl, qui montre une jeune réfugiée afghane aux yeux verts.

Vélos suspendus au flanc d'une voiture de train, Bengale occidental, Inde, 1983

Elle apparut pour la première fois dans le magazine National Geographic de juin 1985. On remarque notamment le talent de portraitiste chez McCurry dans sa série consacrée aux Tibétains. Il réalise son premier reportage au Tibet en mai 1999, et plus de huit séjours durant les deux décennies suivantes plaçant le pays et sa culture au centre de son oeuvre, notamment via ses études photographiques consacrées au bouddhisme. Il privilégie le mode de la promenade.

Pêcheurs vérifiant leurs filets sur le lac Dal, Srinagar, Cachemire, 1999

Alors qu'il arpente villes et villages ou qu'il sillonne les routes de campagne, il s'arrête fréquemment pour converser avec les gens qu'il croise, en se faisant comprendre d'une façon ou d'une autre. Il tente d'établir le contact, bien qu'il ne parle pas tibétain, et ensuite seulement il les photographie. Ce besoin de nouer une relation avec son sujet, plutôt que de simplement photographier un étranger, est une approche constante de son travail. Comme son modèle Henri Cartier-Bresson, McCurry s’emploie finalement à prendre son temps car « c’est le temps qui fait les bonnes histoires. » 

Bébé emmailloté, Xigaze, Tibet, 1989

Steve McCurry Inédit - Les histoires à l'origine des photographies, Beau-Livre, broché, éditions Phaidon, 304 pages / 500 illustrations, 2020


(à gauche) : Steve McCurry lors d'une crue provoquée par la mousson,
 Porbandar, Inde, 1983
(à droite) : Sharbat Gula, la jeune Afghane, au camp de réfugiés de Nasir Bagh
 près de Peshawar, Pakistan, 1984















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire