Issey Miyake, robe longue, P/E 1986 Soie artificielle plissée Collection Palais Galliera, musée de la
Mode de la Ville de Paris © Eric Emo / Galliera / Roger‐Viollet
Avec son cortège de créateurs bling-bling et de tapageurs défilés de haute-couture surmédiatisés, le milieu artistique de la mode peut apparaître parfois élitiste, outrageusement snob, voire vulgaire. Probablement, cette nouvelle expo du Musée de l’histoire de l’immigration - retraçant les liens étroits entre créateurs étrangers et histoire de la mode française - contribue dans un certain sens à la reconnaissance d’expressions artistiques - en ce qui concerne la haute couture - un peu intimidantes pour le grand public car liées aux élites sociales et au plus haut degré de luxe.
Elsa Schiaparelli, robe du soir, P/E 1937 Crêpe imprimé noir et blanc motif de papillon Collection
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris © Stéphane Piera / Galliera / Roger‐Viollet
D’autant plus que les exposition consacrées à la mode ont le vent en poupe [expo Lumières : carte blanche à Christian Lacroix au Musée Cognacq-Jay (jusqu’au 19 avril) ; expo Tisser les couleurs, consacrée à Fukumi Shimura, à la Maison de la culture du Japon (jusqu’au 17 janvier) et Déboutonnez la mode au Musée des Arts Décoratifs (12 février/19 juillet 2015)]. Comme les architectes et les artistes-plasticiens les plus novateurs, ces créateurs de mode ou artistes orfèvres du textile jouent en permanence sur la forme, la matière, la couleur ou les motifs de vêtements diversifiés (robe, manteau, ensemble). Ainsi, ils nous proposent de surprenants agencements, interprétant la matière de mille façons : crêpe, laine, coton, soie, velours, cuir ou métal… Tout cela oriente vers une sensation de sculptures textile.
Mariano Fortuny, tea‐gown, vers 1912 Velours de soie rouge imprimé or, perles de verre rouges
Collection Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris © R. Briant et L. Degrâces / Galliera /
Roger‐Viollet
Couvrant près de deux siècles d’histoire de la mode - de Charles Frederick Worth, l’inventeur de la haute couture aux extravagances de John Galliano et d’Alexander McQueen -, l’expo se profile passionnante par son foisonnement artistique et la variété de styles représentés. Et le visiteur s’amusera à deviner les influences parfois contradictoires de tous ces artistes qui peuvent être l’histoire, la nature, le rock, le cinéma ou le théâtre. Les créations de l’Espagne (Balenciaga, Rabanne, Castillo), de l’Italie (Schiaparelli, Tisci, Moreny) et du Japon (Miyake, Kenzo, Kawakuko) frappent particulièrement par un sens certain de la modernité, une élégance stylisée et parfois leur humour baroque. Egalement, l’on signalera [la liste n’est pas limitative] les créations de Mariano Fortuny - couturier très influent dans les années 1910-1920 - ainsi que la vitalité de l’Ecole belge dans les années 80. Au final, une expo à découvrir !
Expo Fashion’Mix - Mode d’ici, créateurs d’ailleurs
Musée de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée)
293, avenue Daumesnil
Paris 12e
du mardi au vendredi, de 10 h à 17h 30 ; le samedi et le dimanche, de 10 h à 19 h
jusqu’au 31 mai 2015
Vivienne Westwood, robe Fragonard, 1991 Soie imprimée, rehauts de peinture acrylique
Collection Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris © Eric Emo / Galliera / Roger‐Viollet
Expo Fashion’Mix - Mode d’ici, créateurs d’ailleurs
Musée de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée)
293, avenue Daumesnil
Paris 12e
du mardi au vendredi, de 10 h à 17h 30 ; le samedi et le dimanche, de 10 h à 19 h
jusqu’au 31 mai 2015
Article consacré à la participation de la maison Redfern à l'Exposition universelle de Saint-Louis (Etats-Unis), L'Art et la Mode, n°23, 3 juin 1904 © Editions Jalou 1904
Worth & Bobergh, robe de ville, vers 1869 Faille de soie, toile de coton enduite
Collection Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris © Eric Emo / Galliera / Roger-Viollet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire