La putain de l'Ohio

L’oeuvre de Hanokh Levin (1943-1999), l’enfant terrible du théâtre israélien, plonge le plus souvent le spectateur dans un univers à la fois cruel, drôle et paroxystique. L’histoire de La putain de l’Ohio (1997), l’une de ses dernières pièces, a pour point de départ un vieux mendiant (Hoyamer) qui pour fêter ses 70 ans décide de s’offrir une prostituée (Kokotska).
Pièce loufoque et décalée, l’intrigue vivote à la fois autour du marchandage du vieillard, de son impuissance, de sa complicité-rivalité avec son fils (Hoyamal), le tout devant l’oeil incrédule de la prostituée. Quant à la putain de l’Ohio, elle incarne le rêve libidineux de Hoyamer.

photo © Pierre Grosbois (La putain de l’Ohio)

 Cette créature imaginaire ne fait pas payer ses clients et vit dans une villa luxueuse avec de grandes pelouses. Hélas, La putain de l’Ohio ne possède ni la verve hallucinée ni la saveur acidulée de fable réaliste d’un Tout le monde veut vivre (1985), autre comédie de Levin. Au contraire, les personnages y paraissent très stéréotypés (putain au grand cœur, vieillard concupiscent, fils obsédé par l’argent) avec des dialogues plutôt niais. Spectacle osé (mais sans vulgarité), cette adaptation n’est pas inintéressante en matière de forme théâtrale. Mais sur le fond, La putain de l’Ohio semble quelque peu démodée avec ses fixations freudiennes et libertaires.  Aujourd’hui, ce genre de texte paraît complètement ringard.

durée : 1 h 30

La putain de l'Ohio, de Hanokh Levin

Mise en scène : Laurent Gutmann

Théâtre de l’Aquarium

Cartoucherie, Route du Champ-de-Manœuvre

Paris 12e

du mardi au samedi (20 h 30), le dimanche (16 h)

jusqu'au  30 novembre 2012

photo © Pierre Grosbois (La putain de l’Ohio)