Certains procès politiques
ont considérablement marqué l’histoire de France.
C’est le cas de l’Affaire des Templiers - judicieusement nommée « diabolique » dans
l’ouvrage érudit de Dominique
Labarrière - qui aboutit à la mort sur le bûcher de bon nombre d’entre
eux, dont Jacques de Molay, leur grand maître, et à la confiscation de leurs
biens.
Livre enquête, La diabolique affaire des Templiers nous plonge dans la France de la fin XIIIe siècle-début XIVe siècle, gouvernée d’une main de fer par le roi Philippe IV le Bel. L’auteur s’attache à rassembler tous les puzzles de cette sombre affaire, présentant une minutieuse description du fonctionnement de cet ordre depuis ses origines. Qui sont d’ailleurs ces templiers ? A l’origine moines soldats, ils forment un ordre monastique implanté à la fois en Occident et en Orient. Théoriquement, les templiers relèvent de la dépendance papale mais fonctionnent dans les faits en autarcie. Banquiers des rois [fonction particulièrement dangereuse (!)] et possesseurs de multiples domaines, ils sont auréolés d’un certain mystère. A propos de leurs règles sévères, Dominique Labarrière écrit :
Livre enquête, La diabolique affaire des Templiers nous plonge dans la France de la fin XIIIe siècle-début XIVe siècle, gouvernée d’une main de fer par le roi Philippe IV le Bel. L’auteur s’attache à rassembler tous les puzzles de cette sombre affaire, présentant une minutieuse description du fonctionnement de cet ordre depuis ses origines. Qui sont d’ailleurs ces templiers ? A l’origine moines soldats, ils forment un ordre monastique implanté à la fois en Occident et en Orient. Théoriquement, les templiers relèvent de la dépendance papale mais fonctionnent dans les faits en autarcie. Banquiers des rois [fonction particulièrement dangereuse (!)] et possesseurs de multiples domaines, ils sont auréolés d’un certain mystère. A propos de leurs règles sévères, Dominique Labarrière écrit :
Chaque templier vit donc sous
l’autorité permanente du maître, dans une totale dépendance disciplinaire et
psychologique. Son existence est strictement encadrée par une règle rigoureuse,
souvent vétilleuse, propre à lisser les comportements tout en exaltant l’orgueil
d’appartenir à une communauté d’exception, statutairement insoumise tant au
droit commun qu’à la vassalité féodale (pages 29-30).
L’Ordre perd
définitivement en Orient ses possessions de Jérusalem (1244) et de Saint-Jean
d’Acre (1291), entamant sa crédibilité et la légitimité de la persistance de ses privilèges. Les convoitises
suscitées par le richissime ordre des Templiers aboutissent finalement à
l’arrestation massive du 12 octobre 1307, programmée par Philippe le
Bel. L’acte d’accusation à l’encontre des templiers est méticuleusement
juridicisé par Guillaume de Nogaret, l’âme damnée du roi et son intermédiaire zélé. L’emprise du roi sur les possessions des templiers
pourra rappeler d’autres sinistres survenances historiques comme la spoliation des
biens des Juifs au XXe siècle. Philippe le Bel nous apparaît dans La diabolique
affaire des Templiers comme un souverain avide et sans scrupules - il a déjà
expulsé les Juifs et les banquiers lombards, confisquant tous leurs avoirs ! Avec
talent, Labarrière explore cette Affaire, rappelant le conflit du roi capétien
avec le pape et l'attitude ambivalente de ce dernier envers les templiers. Au final, il s'agit d'un
livre érudit sur une affaire au parfum de scandale sordide, dans laquelle les mœurs, l’histoire et la religion se retrouvent liées pour le pire.
Dominique Labarrière, La
diabolique affaire des Templiers, Pascal Galodé éditeurs, 150 pages, 2012
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