lundi 10 octobre 2011

Elegant Stealth, le nouvel opus de Wishbone Ash



Quatre ans après l’excellent The Power of Eternity (2007) paraît Elegant Stealth, le nouvel opus de Wishbone Ash. Outre Andy Powell (chant, guitare), seul membre originel de la formation anglaise, créée en 1969, l’on y retrouve le Finlandais Muddy Manninen (guitare), Bob Skeat (basse) et Joe Crabtree (batterie).
L’Ash, c’est un peu une crème typique du classic rock, qui se caractérise par un détonant duo de guitares solo, une voix chaudement soul (Powell) et des envolées instrumentales flirtant entre folk, blues, jazz et hard. Elegant Stealth poursuit donc dans le même séduisant cheminement  de The Power Of Eternity, balisé par de délicates harmonies et des solos de guitare complexes. Mais cette fois, son rock mélodique, teinté de blues, lorgne davantage vers le jazz rock (« Heavy Weather », « Big Issues ») ou la musique funky (« Man With No Name ») avec quelques surprises come le rock’n’roll mâtiné de ska sur « Mud-Slick ».  Le résultat donne  une collection de titres (11) bien à l’image du Ash : éclectique, savoureuse, pleine de feeling, bénéficiant d’une production sophistiquée mais sans maniérisme.
Wishbone Ash

 A la fois nostalgique et percutant, Elegant Stealth se profile un peu comme un condensé musical de 40 ans de Wishbone Ash. « Give It Up » et  « Searching For Satellites », deux titres d’une décontraction toute californienne [la même que sur Front Page News (1977)], offrent des mélodies prenantes, avec chœurs légers et riffs évasifs. Avec son crescendo guitare/batterie saupoudré de claviers, « Warm Tears »  possède la même diabolique rythmologie qu’un Rainbow. Elegant Stealth  offre une diversité de climats : sonorités blues-rock et funky (« Big Issues »)  celtiques post Argus (1972)  (« Can’t Go It Alone »), pop rock (« Reason To Believe ») ou  prog rock – façon ELP –  (les claviers !)  (« Mud-Slick »). « Heavy Weather », salué par la critique musicale anglo-saxonne, atteste de la vitalité du groupe de Powell ces dernières années. On peut  entendre sur ce titre imprégné par un jazz rock atmosphérique le timbre soul de Powell, idéalement placé sur des guitares space et des brisures de claviers très seventies façon ELP. Quant au morceau « Migrant Worker », mix de blues et de funk, il constitue une autre surprise de l’opus, et l’on appréciera particulièrement le timbre de Powell, niché idéalement quelque part entre Marvin Gaye et Paul Rodgers.

Avec le temps, Wishbone Ash se profile comme un bon vin, un de ces crus délicats, que  l’on déguste chaque fois avec grand plaisir !


WISHBONE ASH
Elegant Stealth, ZYX Music, Allemagne, 2011

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