Baïkonur

Quatrième film du réalisateur Veit Helmer [Gate to Heaven (2003), Absurdistan (2008)], Baïkonur a pour cadre naturel la plus célèbre station de lancement spatiale et les immenses steppes désertiques du Kazakhstan. Surfant entre romance gentillette et comédie dramatique humoristique, le synopsis de Baïkonur donne le climat général : une astronaute (Julie Mahé) s’écrase avec sa capsule spatiale au beau milieu des terres kazakhes.
Recueillie par Iskander, un opérateur de radio appelé « Gagarin » (!), ce dernier convainc Julie, devenue amnésique, qu’ils sont fiancés. Baïkonur fait songer un peu à ces films « grand public familial » - heureusement de plus en plus rares - style Gérard Oury des années 80 et à ces émissions bien huilées de téléréalité touristique où l’on emmène des célébrités vers des destinations qu’elles ignorent jusqu’au moment où elles découvrent un peuple lointain et ses coutumes.

Baïkonur

Baïkonur, c’est un peu tout ça : l’inodore conte de fées consensuel à l’époque d’Internet avec ses personnages résolument nunuches : la Belle au Bois-Dormant décapsulée » (Julie Mahé), qui se réveille du coma dans la yourte, le paysan amoureux (Gagarin) limite « bêta », la belle gueule jalouse (Nazira). La mise en scène de Baïkonur patauge un peu dans tout. Outre sa mièvrerie, le long-métrage zigzague entre fascination technologique (les acrobaties spatiales des cosmonautes), évocation sociologique (la récupération par les habitants kazakhs des débris de fusées lancées de la base spatiale), humour ringard (la scène d’anniversaire où le vieux Kazakh veut s’acheter une fiancée) et allusions atmosphéro-mystiques (la maxime  lyrique du film « Tout ce qui tombe du ciel, tu peux le garder »). Excepté de beaux paysages de steppes, Baïkonur ne retient pas vraiment l’attention.

Baïkonur

durée : 1 h 35

Baïkonur, un film de Veit Helmer, Allemagne/Russie/Kazakhstan, VOST - 2013

Avec Alexander Asochakov (Iskander ‘Gagarin’), Marie de Villepin (Julie Mahé), Sitora Farmonova (Nazira)